BN 400
Pour la réception du Stade Rennais, la Brigade Loire avait ressorti un grand classique : le tifo « Argentine ». Cela faisait plusieurs années qu’il n’avait plus été réalisé en Loire.
Pour l’occasion, la tribune était surchargée de papelitos, de PQ, de ballons-barre, de drapeaux et d’étendards. Le fond de tribune avait été recouvert de plastique jaune et vert, tandis que des bandes tricolores striaient la Loire. Quelques pots de fumée jaunes et verts, ainsi que quelques torches, venaient compléter le tableau. Sur le devant de la tribune, une banderole « ¡ Dale Dale Nantes FC ! » pour accompagner le tout.
En avant-match, une autre banderole avait été déployée : « Rongier/Merlin : vous êtes aussi fidèles avec votre club formateur qu’avec vos meufs finalement ». Une manière d’accueillir et de déstabiliser deux anciens joueurs partis chez les Rouges et Noirs, perçus comme des traîtres après leurs choix et leurs déclarations lunaires.
L’ambiance démarre correctement : la Loire pousse et le reste du stade suit. Mais les deux buts rennais encaissés coup sur coup refroidissent l’ardeur de la tribune. Jusqu’à la mi-temps, l’ambiance baisse clairement d’un ton, même si le minimum est assuré. Il faut dire que la première période est totalement à sens unique sur le terrain… et qu’à ce rythme, la soirée s’annonce longue.
Au cours de la première mi-temps, une banderole « Se déplacer est un droit, pas un privilège » est sortie pour dénoncer les interdictions de déplacement à répétition, dont celle qui touche nos visiteurs du soir. Le parcage rennais reste vide, conséquence d’un arrêté préfectoral doublé d’un arrêté ministériel.
Une seconde banderole est ensuite sortie en hommage à Pierre-Yves, membre du groupe disparu il y a déjà huit ans.
La seconde mi-temps repart timidement en tribune, mais sur le terrain, nos joueurs reviennent avec de meilleures intentions. Petit à petit, l’ambiance suit. Les drapeaux s’agitent, papelitos et PQ refont régulièrement surface. La réduction du score à la 64e minute redonne un vrai souffle à la Loire et à tout le stade.
Puis arrive la 92e minute : penalty pour Nantes… manqué par Abline. Coup de massue pour le stade. Mais la tribune ne lâche rien et continue de pousser. Jusqu’à l’égalisation, arrachée à la 96e minute. La Beaujoire explose.
Après le coup de sifflet final, les joueurs sont chaleureusement célébrés malgré une prestation globalement en demi-teinte, également à la dernière seconde oblige. En tribune aussi, la performance fut mitigée, mais indéniablement liée au scénario du match. Dans ce genre de soirée, il est difficile qu’il en soit autrement.
BN 399
La réception de l’AJ Auxerre sonnait comme la véritable reprise de la saison à domicile pour la Tribune Loire, après le huis clos partiel imposé lors du match contre Paris.
Avant la rencontre, une bonne nouvelle tombe : les commerçants ambulants pourront finalement exercer librement aux abords du stade. La mobilisation a payé, et c’est une satisfaction pour tous ceux qui tiennent à l’âme de la Beaujoire.
En tribune, un tifo est mis en place pour marquer ce début de saison. Il met en scène, avec ironie, la schizophrénie des supporters nantais : toujours plus nombreux et motivés, saison après saison, malgré les désillusions répétées. Trois vignettes racontent cette histoire, à travers le personnage d’Andy Capp, personnage de BD devenu figure culte des tribunes et intimement liée à la Loire, qui l’a introduit en France (plus d’explications ici : https://brigadeloire.fr/v2/wp-content/uploads/2025/08/Andy-Capp.pdf).
Le tableau est accompagné d’une banderole citant l’un des chants de la tribune :
« C’est comme une drogue, je n’arrive plus à m’en passer ».
Malheureusement, les conditions météo ne sont pas idéales : le vent souffle fort et complique le déploiement du tifo. Malgré les efforts, il n’est pas hissé aussi haut que prévu et certains détails de la partie basse restent invisibles. Mais l’essentiel est là : le message passe et l’idée est comprise.
Le match démarre, l’ambiance aussi, avec l’espoir d’une première victoire cette saison. Les chants montent bien, et l’ouverture du score de Mohamed donne un coup de boost. Quelques moments plus calmes subsistent, mais dans l’ensemble, la tribune répond présente.
Une banderole dénonçant les huis clos infligés par la commission de discipline est ensuite déployée. L’occasion pour la Loire d’entonner quelques chants en faveur de la liberté des ultras.
À la mi-temps, la pluie s’invite de nouveau mais ne refroidit pas la tribune, qui repart de plus belle dès la reprise. Quelques bons pics d’ambiance viennent ponctuer la seconde période.
Une nouvelle banderole est déployée, cette fois contre le projet de délocalisation de matches de championnats européens à l’étranger – aux États-Unis, au Qatar ou encore en Arabie Saoudite. Un projet imminent que les supporters européens doivent refuser, pour défendre un football qui leur appartient, et non une marchandise entre les mains de dirigeants avides.
À l’heure de jeu, la tribune s’embrase de quelques torches, toujours sous les applaudissements du stade. Avec l’humidité, la fumée devient particulièrement dense et renforce l’atmosphère.
Jusqu’au coup de sifflet final, l’ambiance reste correcte, et le FCN décroche sa première victoire de la saison.
Une soirée réussie, qui, espérons-le, en appellera beaucoup d’autres.
En face, les auxerrois sont environ 3/400, avec un bâchage Ultras Auxerre. Ils seront actifs durant toute la rencontre.