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Seconde rencontre à la Beaujoire en quatre jours, et celle-ci est capitale !
Après la défaite « pleine de promesses » face à l’AS Monaco, la confrontation face à la lanterne rouge du championnat est très attendue.
Malheureusement, quelques jours plus tôt, la BL a eu la douleur d’apprendre la disparition de Cyrille. Adorable, discret et passionné du FCN, Cyrille avait rejoint la BL dans les années 2000, se rapprochant rapidement de la bande des Fak1. Il resta particulièrement actif au début des années 2010, à une époque où la BL était en grève, où la Loire (et la Beaujoire) étaient vides, et où se déplacer n’intéressait plus grand monde.
Il s’était malheureusement éloigné du stade ces dernières années, mais la nouvelle de son décès a profondément attristé tous ceux qui l’ont connu.
L’entrée des joueurs est alors l’occasion de sortir son portrait à la passerelle, accompagné d’une banderole : « Repose en paix Cyrille ». Son nom est scandé, et une minute d’applaudissements est observée par la tribune.
Puis l’ambiance démarre, toujours sans grande folie. L’équipe est attendue au tournant, mais sur le terrain, on va totalement subir la première mi-temps. Par voie de conséquence, l’agacement est palpable en tribune.
La seconde période sera du même acabit : l’équipe se montre à peine dangereuse, et face à cette belle désillusion, la motivation est difficile à trouver pour les pensionnaires de la Loire. Disons qu’une nouvelle fois, le strict minimum est assuré.
Et à la 82e minute, ce qui devait arriver arriva : la lanterne rouge du championnat ouvre le score à la Beaujoire. Douche froide. Le FC Metz double la mise à la 89e minute, laissant la tribune Loire dans un silence de cathédrale jusqu’à la fin de la rencontre. Le match se termine ainsi, entre agacement et résignation...
En face, environ soixante personnes en parcage, regroupées derrière une banderole « Pour un projet sportif à Metz ». Aucune activité au cours de la rencontre.
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La réception de l'AS Monaco s'effectue sur un match un mercredi soir, à 21h. Pour cet après 40 ans, rien de particulier à l'entrée des joueurs, les écharpes sont tendus, et les téléscos sont agités, ainsi que quelques drapeaux.
L'ambiance démarre convenablement, sans tendre non plus vers quelque chose d'incroyable. Il y a quelques gueulantes qui résonnent, et des moments plus soporifiques. C'est surtout le rythme spectaculaire de la rencontre qui va dicter l'ambiance. Au final, le FCN s'incline 3-5.
En parcage, environ 300 supporters monégasques, avec notamment un bâche ULTRAS et Zuvena Gardia, ainsi que plusieurs sections. Un tifo à l'entrée des joueurs avec une voile Daghe Munegu qui recouvre le parcage, et un parcage actif durant la rencontre.
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En fin d’année 1985, alors que le FCN prenait à peine ses marques dans un stade de la Beaujoire flambant neuf, une poignée de passionnés du maillot jaune et vert se regroupait au sein d’une Tribune Loire alors totalement vierge en matière de supportérisme actif, avec pour ambition de lui donner vie.
La fin du stade Marcel-Saupin et de ses célèbres Gradins Est marquait la fin d’une époque, et le début d’une nouvelle, où tout était à construire.
Aux prémices de la culture tribune en France, alors que les tribunes anglaises et italiennes vivent leur âge d’or et constituent pour le reste du monde des modèles à suivre, ces quelques mecs fondent la Section Loire-Side. Sans le savoir, ils viennent de déterminer la tribune où se regrouperont les supporters nantais les plus démonstratifs pour les décennies à venir — et, surtout, d’en enclencher l’histoire.
Quarante ans plus tard, la Brigade Loire avait à cœur de célébrer cette histoire, riche de la diversité des groupes qui l’ont écrite.
Pour cela, l’idée d’un livre dont les pages se tournent — projet qui dormait depuis longtemps dans les cartons — s’impose rapidement.
Mais plusieurs contraintes techniques se posent :
Le choix d’une voile « à plat » sur la tribune est écarté, en raison de l’inclinaison de la Tribune Loire : la visibilité des détails, et même la lecture du texte, seraient compromises.
Le mode de déploiement habituel de nos tifos « filet », à l’aide de poulies, rend impossible le principe des pages qui se tournent.
Rapidement, on comprend donc que la seule possibilité est de déployer le tifo depuis... le toit du stade — une première pour nous.
Là aussi, de nombreuses contraintes techniques se dressent, mais toutes sont solutionnées en temps et en heure.
En parallèle, le choix est fait de réaliser trois doubles pages :
- une pour la période 1985-1989, correspondant à l’ère Loire-Side ;
- une seconde pour la période 1989-1999, celle de l'Urban Service, du Yellow Power et des Young Boys ;
- et enfin une troisième pour la période Brigade Loire, en cours depuis 1999.
Malheureusement, plus la date approche, plus on réalise que le temps — pourtant magnifique sur Nantes depuis trois semaines — va se dégrader pile pour le match, avec de la pluie et surtout du vent.
Notre tribune étant ouverte aux quatre vents, on ne sera pas aidés par la météo.
Au cours de l’après-midi, plus de 300 actifs de la Tribune Loire se rassemblent pour passer l’avant-match ensemble, avant de partir en cortège vers le stade.
Au moment du lancement du tifo, le vent souffle toujours aussi fort et on rencontre pas mal de galères pour déployer correctement la voile.
On finit malgré tout par y arriver, et la première double page se met en place — pas aussi bien qu’on l’aurait voulu, mais elle reste visible et lisible.
La première page se tourne difficilement : cela prend plusieurs minutes, mais elle finit par se stabiliser et s’ouvrir sur la période 90’.
Enfin, la seconde page se tourne elle aussi, pour s’ouvrir sur la période du XXIᵉ siècle.
Finalement, ce tifo 40 ans illustre assez bien à lui seul l'histoire de la Tribune Loire : rien est simple, mais on avance malgré tout.
Sur le devant de la tribune, la banderole « Pour la plus grande gloire de Nantes » — devise attachée à la tribune — complète le tifo.
Le tifo a été lancé quinze minutes avant le coup d’envoi, et n’est retombé totalement qu’à la 10ᵉ minute de jeu : un temps monstre, bien loin de nos prévisions.
L’ambiance, du coup, démarre un peu étrangement. D’autant qu’on encaisse un but dès la 7ᵉ minute, alors que le tifo est encore en place.
Mais la Loire répond présente durant toute la première mi-temps.
En début de seconde période, une nouvelle voile est hissée, reprenant un large TRIBUNE LOIRE, avec le logo des 40 ans posé au centre, le tout en transparent sur fond noir.
Après quelques minutes, de nombreuses torches s’allument derrière, et des strobos devant : c’est l’heure de la pyro.
En parallèle, un feu d’artifice est tiré depuis l’extérieur du stade.
L’ambiance reste constante en seconde mi-temps. Nos joueurs essaient de revenir au score, sans succès. On sent malheureusement les limites de notre équipe, alors que le manque de points commence à peser lourd.
À la 89ᵉ minute, on encaisse un second but, qui achève définitivement les espoirs d’un retour.
En face, le parcage compte environ 200 Lillois, avec un bâchage Dogues Virage Est et GRS.
Un télésco sera agité pendant le match, mais le secteur visiteurs ne sera actif que par intermittence.
Rien d’autre à signaler.
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Pour la réception du Stade Rennais, la Brigade Loire avait ressorti un grand classique : le tifo « Argentine ». Cela faisait plusieurs années qu’il n’avait plus été réalisé en Loire.
Pour l’occasion, la tribune était surchargée de papelitos, de PQ, de ballons-barre, de drapeaux et d’étendards. Le fond de tribune avait été recouvert de plastique jaune et vert, tandis que des bandes tricolores striaient la Loire. Quelques pots de fumée jaunes et verts, ainsi que quelques torches, venaient compléter le tableau. Sur le devant de la tribune, une banderole « ¡ Dale Dale Nantes FC ! » pour accompagner le tout.
En avant-match, une autre banderole avait été déployée : « Rongier/Merlin : vous êtes aussi fidèles avec votre club formateur qu’avec vos meufs finalement ». Une manière d’accueillir et de déstabiliser deux anciens joueurs partis chez les Rouges et Noirs, perçus comme des traîtres après leurs choix et leurs déclarations lunaires.
L’ambiance démarre correctement : la Loire pousse et le reste du stade suit. Mais les deux buts rennais encaissés coup sur coup refroidissent l’ardeur de la tribune. Jusqu’à la mi-temps, l’ambiance baisse clairement d’un ton, même si le minimum est assuré. Il faut dire que la première période est totalement à sens unique sur le terrain… et qu’à ce rythme, la soirée s’annonce longue.
Au cours de la première mi-temps, une banderole « Se déplacer est un droit, pas un privilège » est sortie pour dénoncer les interdictions de déplacement à répétition, dont celle qui touche nos visiteurs du soir. Le parcage rennais reste vide, conséquence d’un arrêté préfectoral doublé d’un arrêté ministériel.
Une seconde banderole est ensuite sortie en hommage à Pierre-Yves, membre du groupe disparu il y a déjà huit ans.
La seconde mi-temps repart timidement en tribune, mais sur le terrain, nos joueurs reviennent avec de meilleures intentions. Petit à petit, l’ambiance suit. Les drapeaux s’agitent, papelitos et PQ refont régulièrement surface. La réduction du score à la 64e minute redonne un vrai souffle à la Loire et à tout le stade.
Puis arrive la 92e minute : penalty pour Nantes… manqué par Abline. Coup de massue pour le stade. Mais la tribune ne lâche rien et continue de pousser. Jusqu’à l’égalisation, arrachée à la 96e minute. La Beaujoire explose.
Après le coup de sifflet final, les joueurs sont chaleureusement célébrés malgré une prestation globalement en demi-teinte, également à la dernière seconde oblige. En tribune aussi, la performance fut mitigée, mais indéniablement liée au scénario du match. Dans ce genre de soirée, il est difficile qu’il en soit autrement.
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La réception de l’AJ Auxerre sonnait comme la véritable reprise de la saison à domicile pour la Tribune Loire, après le huis clos partiel imposé lors du match contre Paris.
Avant la rencontre, une bonne nouvelle tombe : les commerçants ambulants pourront finalement exercer librement aux abords du stade. La mobilisation a payé, et c’est une satisfaction pour tous ceux qui tiennent à l’âme de la Beaujoire.
En tribune, un tifo est mis en place pour marquer ce début de saison. Il met en scène, avec ironie, la schizophrénie des supporters nantais : toujours plus nombreux et motivés, saison après saison, malgré les désillusions répétées. Trois vignettes racontent cette histoire, à travers le personnage d’Andy Capp, personnage de BD devenu figure culte des tribunes et intimement liée à la Loire, qui l’a introduit en France (plus d’explications ici : https://brigadeloire.fr/v2/wp-content/uploads/2025/08/Andy-Capp.pdf).
Le tableau est accompagné d’une banderole citant l’un des chants de la tribune :
« C’est comme une drogue, je n’arrive plus à m’en passer ».
Malheureusement, les conditions météo ne sont pas idéales : le vent souffle fort et complique le déploiement du tifo. Malgré les efforts, il n’est pas hissé aussi haut que prévu et certains détails de la partie basse restent invisibles. Mais l’essentiel est là : le message passe et l’idée est comprise.
Le match démarre, l’ambiance aussi, avec l’espoir d’une première victoire cette saison. Les chants montent bien, et l’ouverture du score de Mohamed donne un coup de boost. Quelques moments plus calmes subsistent, mais dans l’ensemble, la tribune répond présente.
Une banderole dénonçant les huis clos infligés par la commission de discipline est ensuite déployée. L’occasion pour la Loire d’entonner quelques chants en faveur de la liberté des ultras.
À la mi-temps, la pluie s’invite de nouveau mais ne refroidit pas la tribune, qui repart de plus belle dès la reprise. Quelques bons pics d’ambiance viennent ponctuer la seconde période.
Une nouvelle banderole est déployée, cette fois contre le projet de délocalisation de matches de championnats européens à l’étranger – aux États-Unis, au Qatar ou encore en Arabie Saoudite. Un projet imminent que les supporters européens doivent refuser, pour défendre un football qui leur appartient, et non une marchandise entre les mains de dirigeants avides.
À l’heure de jeu, la tribune s’embrase de quelques torches, toujours sous les applaudissements du stade. Avec l’humidité, la fumée devient particulièrement dense et renforce l’atmosphère.
Jusqu’au coup de sifflet final, l’ambiance reste correcte, et le FCN décroche sa première victoire de la saison.
Une soirée réussie, qui, espérons-le, en appellera beaucoup d’autres.
En face, les auxerrois sont environ 3/400, avec un bâchage Ultras Auxerre. Ils seront actifs durant toute la rencontre.
